La viticulture fait face au défi majeur de réduire les intrants minéraux et phytosanitaires dans un contexte d’accroissement des contraintes climatiques, en particulier l’augmentation de la température et de la contrainte hydrique. L’adoption de nouvelles variétés plus tolérantes aux maladies fongiques paraît une stratégie prometteuse à long terme pour faire face à ces défis, à condition qu’elle prenne en compte l’adaptation au changement climatique. La sélection de variétés de vigne résistantes aux maladies fongiques fait actuellement l’objet de nombreux programmes de recherche dans différents instituts européens, notamment le WBI (Staatliches Weinbauinstitut Freiburg), le JKI (Julius Kühn-Institute) et l’université de Geisenheim en Allemagne, l’Agroscope en Suisse, l’IGA (Istituto di Genomica Applicata de l’Université d’Udine) en Italie, l’INRAe et l’IFV en France. L’approche initiale de sélection repose sur l’introgression et le pyramidage de loci majeurs de résistance (par exemple, Run1, Ren2, Ren3 pour l’oïdium et Rpv1, Rpv2, Rpv10 pour le mildiou) dans Vitis vinifera L. En plus des caractères de résistance, dont la sélection est réalisée par sélection assistée par marqueurs génétiques, certains critères agronomiques tels que la phénologie, le type sexuel des fleurs, le rendement et la qualité des raisins sont également évalués. Cependant, dans la majorité des programmes, la tolérance vis-à-vis des contraintes thermiques et hydriques n’est pas prise en compte avant l’étape de certification des variétés, c’est-à-dire avant leur déploiement auprès de la profession. Cette faiblesse dans le processus de sélection peut être attribuée, au moins en partie, à la difficulté de définir et de caractériser les variables sous-jacentes de l’adaptation de la vigne aux contraintes abiotiques. Cet article se concentre exclusivement sur le traitement de l’adaptation à la sécheresse ; problématique au centre du programme de recherche INRAe/Institut Agro/CIVL Resist’Eau.