Viticulture et agroécologie - Variabilité de développement des couverts végétaux selon les conditions climatiques et les itinéraires techniques dans un réseau de parcelles de viticulteurs en Languedoc-Roussillon
Résumé
La viticulture fait aujourd’hui face à de nombreux enjeux climatiques, environnementaux et agronomiques : qualité des sols, résilience aux aléas climatiques, dépendance aux phytosanitaires, préservation de la biodiversité etc. . Les pratiques viticoles intensives impactent fortement la multifonctionnalité des sols et mènent à une diminution problématique de la matière organique, clé de voûte de la fertilité des sols, notamment par érosion. Les couverts végétaux, ou cultures de services, permettent de répondre à ces enjeux. Par l’amélioration de la porosité et de l’infiltration et par la couverture végétale qu’ils forment, ils limitent le lessivage et l’érosion des sols. La fertilité physique n’est pas la seule à être améliorée : les couverts végétaux accroissent le carbone organique des sols via leur décomposition en alimentant l’humus stable, améliorant ainsi la fertilité chimique des sols. L’effet engrais vert d’apport d’azote par les couverts de fabacées est également un service d’intérêt pour les viticulteurs ou les viticultrices. La fertilité biologique – dernier aspect du triptyque de fertilité des sols — bénéficie également de l’implantation de couverts végétaux, l’activité biologique du sol étant stimulée par la hausse de matière organique. Si les cultures de services sont des leviers pour l’amélioration des sols viticoles, des questions quant à leur mise en place persistent. Le pilotage des couverts végétaux demeure complexe et les potentielles concurrences pour les ressources avec la vigne en contexte méditerranéen freinent les viticulteurs. En outre, les amendements organiques sont connus depuis très longtemps pour leur capacité à améliorer les propriétés des sols et leur association à des couverts pourrait modérer les potentielles concurrences. Bien que les enherbements progressent en Languedoc-Roussillon, les couverts semés représentent encore une minorité de ces pratiques. Il est donc nécessaire de produire des références techniques sur le pilotage des couverts semés et leurs effets sur la viticulture languedocienne. Le projet RESAMOVITI (RESeau d’Acquisition de références et d’accompagnement des pratiques d’amélioration de la Matière Organique des sols VITIcoles, 2020-2024) est le fruit d’une demande de la filière sur la problématique de la qualité des sols et des couverts végétaux. Les résultats de RESAMOVITI présentés dans cet article apportent des éléments de réponse à cette problématique, en termes de compréhension des déterminants de la réussite du semis en biomasse et en composition carbone et azote.